Leap into the Void ~ by Yves Klein - photo Harry Shunk et John Kender
Leap into the Void ~ by Yves Klein - photo Harry Shunk et John Kender

Plongeons

 

Plonger en soi comme plonger une madeleine dans une tasse de café. Prendre le risque de couler, de se désagréger avant même de pouvoir s'extraire de la matière. Tenter d'accéder à la saveur des arômes s'absorbants mutuellement. Rituels mystico-circassien. Sauver sa peau dans un funambulisme verbal. Laisser les mots se jeter dans le vide. Faire de leur chute leur raison de s'émerveiller.  

Face au vide                                      12 avril 2020

 

  

Parfois, moi je m'accroche aux ailes des oiseaux

Je plane dans l'air du temps.

 

Et toi?

 

D'autres fois, ça me hante, alors je chute !

Je chute de la main de l'enfant comme une balle rebondissante

contre mes propres murs

et je ris, je ris, je ris tant que la balle rebondit.

 

Et toi ?

Face au vide, il m'arrive aussi de ne rien faire. Juste me taire

être et sentir mes yeux s'accrocher à la terre de mon ancêtre...la vie!

 

Et toi ?

 

Face au vide, parfois je mâche puis crache et re-crache, les pépins des raisons de ma colère .

Mais j'essaye de ne viser personne !

 

Et toi?

Face au vide, je vide mon frigo! un verre de rouge et deux côtelettes d'agneau

je m'embraise le cerveau pour faire monter le ballon jusqu'à la légèreté.

 

Et toi ?

Enfin le plus souvent quand même, face au vide, je m'en tiens à ce que je suis, un être humain et non pas un oiseau. Alors je tape des mains, des pieds, je me claquette, je ris, je pleure, j'écris des cris de joie et de terreur, je vie, de jours comme de nuit, je Charlotte au lieux de chanter me suggère mon correcteur d'orthographe, je mange, je range et dérange, je lis au lit, je m'écoute, je t'écoute coûte que coûte, je contemple le temple de mon cœur et je prie à l'intérieur une bougie à la main jusqu'au matin. Mais il m'arrive aussi de laisser place au silence et je danse.


Que faire face au vide ?                                                                                                                    12 avril 2020

 

  

Parfois, moi je m'accroche aux ailes des oiseaux

Je plane dans l'air du temps.

 

Et toi?

 

D'autres fois, ça me hante, alors je chute !

Je chute de la main de l'enfant comme une balle rebondissante

contre mes propres murs

et je ris, je ris, je ris tant que la balle rebondit.

 

Et toi ?

Face au vide, il m'arrive aussi de ne rien faire. Juste me taire

être et sentir mes yeux s'accrocher à la terre de mon ancêtre...la vie!

 

Et toi ?

 

Face au vide, parfois je mâche puis crache et re-crache, les pépins des raisons de ma colère .

Mais j'essaye de ne viser personne !

 

Et toi?

Face au vide, je vide mon frigo! un verre de rouge et deux côtelettes d'agneau

je m'embraise le cerveau pour faire monter le ballon jusqu'à la légèreté.

 

Et toi ?

Enfin le plus souvent quand même, face au vide, je m'en tiens à ce que je suis, un être humain et non pas un oiseau. Alors je tape des mains, des pieds, je me claquette, je ris, je pleure, j'écris des cris de joie et de terreur, je vie, de jours comme de nuit, je Charlotte au lieux de chanter me suggère mon correcteur d'orthographe, je mange, je range et dérange, je lis au lit, je m'écoute, je t'écoute coûte que coûte, je contemple le temple de mon cœur et je prie à l'intérieur une bougie à la main jusqu'au matin. Mais il m'arrive aussi de laisser place au silence et je danse.

 

 

                                                                                                                                                               Aziz Boumediene